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Et si pardonner n’avait rien à voir avec l’autre ?

  • Photo du rédacteur: Julie Dupont
    Julie Dupont
  • 24 juin
  • 2 min de lecture

On l’entend souvent, presque comme une injonction :

« Il faut pardonner pour guérir. »

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Mais à force de le répéter sans nuance, cette phrase peut devenir un piège. Un fardeau supplémentaire. Comme si c’était à toi, qui as été blessée, ignorée, trahie, de faire le travail de clôture. Comme si le pardon était la condition pour aller mieux. Et je vais te dire ce que j’en pense :

  • Le pardon n’est pas une obligation.

  • Il n’est pas une étape obligatoire.

  • Et surtout, il ne concerne pas l’autre.


Ce que dit la recherche

Les travaux en psychologie positive et en neurobiologie du comportement émotionnel (notamment ceux de Frederic Luskin, Stanford University) montrent que certaines personnes ressentent un mieux-être en développant des formes de pardon intérieur. Mais ces recherches précisent aussi que le processus est personnel, variable, et qu’il n’implique pas nécessairement de réconciliation ni d’oubli.

D’autres chercheurs, comme Robert Enright, insistent sur le fait que le pardon peut être une démarche intrapersonnelle, détachée de toute interaction avec la personne qui a causé le tort. Autrement dit : tu n’as pas besoin de l’autre pour faire ce travail. Et tu n’as pas non plus besoin de “comprendre ses raisons” pour cesser d’en porter le poids.


Le pardon, quand il est forcé, devient une forme de trahison de soi

À vouloir tout excuser, on risque de s’effacer. À vouloir tout comprendre, on peut finir par minimiser ce qu’on a vécu. Et ce n’est pas sain.

La question n’est pas :

« Est-ce que tu as pardonné ? »

Mais plutôt :

Est-ce que tu es en paix avec ce que tu ne contrôles plus ? Est-ce que tu t’autorises à ne plus être en guerre à l’intérieur de toi ? Est-ce que tu veux avancer sans laisser ton énergie coincée dans ce lien-là ?

La libération, ce n’est pas l’absolution

Tu peux te libérer sans absoudre. Tu peux poser un point final sans effacer ce qui a été écrit. Tu peux choisir d’alléger ton sac, sans justifier les gestes de l’autre.

Le pardon n’est pas une case à cocher, c’est parfois une conséquence naturelle… d’un long chemin d’acceptation, de réparation intérieure, et de reprise de pouvoir.

Mais ce n’est pas un passage obligé.


Et si on parlait plutôt de désengagement émotionnel ?

Dans mon approche, j’invite à cette réflexion : as-tu vraiment besoin de pardonner pour être libre? Ou bien de te désengager du lien émotionnel toxique?

Et ça, on peut le faire avec des outils comme :

  • L’hypnose (pour alléger les charges, retrouver son axe)

  • Les démarches systémiques (pour remettre chacun à sa juste place)

  • Et surtout : une posture de responsabilité personnelle, qui ne confond pas pardon et oubli, ni compréhension et acceptation passive.


En résumé

Tu as le droit de ne pas pardonner. Tu as le droit de ressentir encore. Tu as le droit de ne pas vouloir rouvrir le lien. Et tu as surtout le droit de ne plus en faire un devoir.

Libère-toi à ta façon, à ton rythme dans ton langage.

Et si un jour le mot “pardon” devient possible… alors ce sera un choix. Pas une injonction.

 
 
 

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