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Lettre à toi, qui portes encore le poids du silence

  • Photo du rédacteur: Julie Dupont
    Julie Dupont
  • 6 oct.
  • 3 min de lecture

Il m’a fallu beaucoup de temps avant d’oser parler. Longtemps, j’ai tu la vérité, non pas par oubli…mais par fardeau de la honte.

Cette honte qui s’infiltre jusque dans la respiration, qui fait croire que si l’on parlait, les autres détourneraient le regard, dégoûtés.

Alors j’ai gardé le silence. Un silence lourd, presque digne, un peu comme si me taire pouvait protéger quelque chose — ou de quelqu’un. Mais à force de taire, j’ai étouffé, et ce silence m’a lentement pliée en deux.

Un jour pourtant, quelque chose s’est ouvert en moi. Un mouvement, un souffle, une envie d’enfin me relever, et c’est de là qu’est née cette conférence : Relevée. Non pas pour raconter le drame, mais pour témoigner de la vie après.

Le mouvement avant les mots

Avant que ma bouche n’ose prononcer les mots, mon corps, lui, les connaissait déjà, il tremblait, se crispait, se refermait.

Et puis, un jour, il a recommencé à bouger. D’abord timidement, puis avec plus d’assurance. La danse est devenue mon langage avant le langage. Mon exutoire, ma prière, ma délivrance.

Chaque pas, chaque geste, était un « je suis encore là » murmuré à la Vie. Parce qu’avant d’avoir les mots, j’ai eu le mouvement.

Et c’est ce lien entre le corps et la libération que je partage sur scène. À travers la chorégraphie, j’offre au public ce que j’ai vécu au plus intime : le moment où le corps reprend le droit d’exister.

Et à travers cette danse, je rends hommage à tous ces enfants dont le corps a été forcé de se taire trop tôt.


Tu sais, la honte est sans doute l’émotion la plus toxique que j’aie connue. Elle m’a tenue prisonnière si longtemps.

Elle me murmurait :« Si les gens savaient, ils te regarderaient autrement. Ils seraient dégoûtés de toi. »

Alors j’ai porté la honte des autres comme si c’était la mienne. J’ai souri, j’ai performé, j’ai tout bien fait pour que rien ne paraisse. Mais à l’intérieur, je me sentais fausse, pas digne, pas aimable, pas assez.

Et puis un jour, j’ai compris.

La honte ne m’appartenait pas. Elle appartenait à ceux qui avaient fait du mal. Et moi, j’avais porté ce fardeau en silence.

Cette prise de conscience m’a arrachée à ma prison intérieure. Et c’est cette clé, celle qui ouvre la porte de la libération, que je veux partager à travers Relevée.


Quand la honte s’installe, elle laisse derrière elle une phrase :« Je ne suis pas assez. »

Pas assez belle. Pas assez intelligente. Pas assez aimée.

Ces mots, je les ai traînés comme une ombre pendant des années. Mais un jour, j’ai appris à les écouter autrement. Derrière chaque « je ne suis pas assez »,il y avait cette petite fille qui disait :

« J’avais tellement besoin d’amour… et je ne l’ai pas reçu. »

Alors j’ai commencé à lui parler, à cette petite fille-là. À lui redonner une voix, une place, une tendresse. Et plus je l’écoutais, plus j

e me redressais.

C’est là que le mot Relevée a pris tout son sens. Pas relever contre quelqu’un, mais se relever pour soi.

Affiche conférence Relevée, quand le silence d'un enfant fait plus de bruit qu'un cri
Affiche conférence Relevée, quand le silence d'un enfant fait plus de bruit qu'un cri


Et maintenant…

Le 21 février 2026, sur scène, il y aura des mots, des silences, du mouvement, de la musique et beaucoup d’émotions.

Mais surtout, il y aura de la vie. Parce que se relever, ce n’est pas un état, c’est un art. Un art qui se danse, qui se parle, qui se respire.

Et si tu portes encore un bout de silence, si tu ressens encore la peur du regard des autres, je veux que tu saches ceci :

Tu n’es pas seul. Tu n’es pas ce qu’on t’a fait. Tu es bien plus que ton passé.

Je t’invite à venir vivre ce moment avec moi. Non pas comme un spectacle, mais comme une rencontre. Une rencontre entre le corps, le cœur et la conscience.

Relevée – quand le silence d’un enfant fait plus de bruit qu’un cri Le 21 février 2026 – Saint-Hubert Conférence, chorégraphie et protocole de libération Pour les adultes ayant survécu à un passé d’abus ou de maltraitance, leurs proches, et tous ceux qui veulent comprendre, guérir, et se relever.


 
 
 

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