Fête des Pères : entre gratitude et vérité intérieure
- Julie Dupont
- 10 juin
- 3 min de lecture
Il y a ceux qui ont eu un père présent. Sécure. Attentif. Qui savait consoler, transmettre, encadrer, aimer. Et il y a tous les autres.
Celles et ceux pour qui la fête des Pères fait remonter un mélange de vide, de colère rentrée, de confusion. Ceux pour qui le mot “papa” n’est pas un souvenir d’enfance tendre, mais une énigme, ou pire encore, une blessure.
Aujourd’hui, je n’ai pas envie de faire semblant. Je veux offrir un espace pour celles et ceux qui veulent honorer leur vérité intérieure, même si elle dérange la carte postale du troisième dimanche de juin.

Le rôle du père dans le développement de l’individu
Selon plusieurs recherches en psychologie du développement (Bowlby, Ainsworth, Lamb, Grossmann, Paquette), la figure paternelle joue un rôle spécifique et complémentaire à celle de la mère :
Elle participe au développement de l’exploration et de l’autonomie.
Elle sert souvent de cadre structurant, à la fois sécurisant et stimulant.
Son absence, affective ou physique, peut influencer la construction de l’identité, la régulation émotionnelle et le rapport au monde extérieur.
Mais ces effets ne sont pas des fatalités, ce sont des empreintes. Et tout ce qui s’imprime peut être revisité.
Et si ton père n’a pas su aimer ?
Pas parce qu’il ne t’aimait pas, mais parce qu’il ne savait pas comment aimer. Parce qu’il portait lui-même un héritage de dureté, de silence ou d’impuissance. Parce qu’il était trop jeune, trop brisé, trop absent dans sa propre vie pour être pleinement là dans la tienne.
Parfois, le père a fait du mal sans le vouloir, ou même en le sachant, mais sans pouvoir se contrôler, car il était dépourvu de ressources internes et / ou externes. Et parfois, il ne s’en est même pas rendu compte!
Et toi, tu as appris à ne pas déranger, à être forte, à tout porter, à ne rien attendre, ou à espérer encore, en cachette, qu’il se transforme.
Quand la fête des Pères fait mal
On ne force rien, on ne colle pas un “je t’aime papa” sur une plaie ouverte. On reconnaît ce qui est là.
Si tu ressens de la gratitude, célèbre-la.
Si tu ressens de la colère, accueille-la.
Si tu ressens un vide, laisse-le exister sans jugement.
Et si tu ressens tout ça à la fois, tu n’exagères pas, tu es juste lucide.
Ce que tu ressens aujourd’hui est un point d’ancrage pour ton propre cheminement. Pas un verdict, pas même une condamnation. C'est une invitation à t’écouter pleinement.
L’hypnose et les approches systémiques : des outils pour se recentrer
Dans mon approche, l’hypnose et les démarches systémiques ne servent pas à “pardonner” ou “oublier”, mais à retrouver de la clarté intérieure.
Remettre du sens là où il y avait du silence.
Apaiser les tensions invisibles.
Reprendre ton propre axe, en dehors des loyautés inconscientes.
Choisir comment tu veux incarner, aujourd’hui, ta propre version de la force, de la présence, de l’amour.
Tu n’es pas obligée de répéter, tu peux créer un modèle différent: le tien.
Une pensée pour toi
Peu importe ce que tu fais de cette journée, que tu poses une fleur, une distance, un mot ou un "NON" clair… tu as le droit.
Et si tu es toi-même un père en train d’apprendre à faire autrement, je t'honore. Pas pour la perfection, mais pour la conscience. Pour chaque pas que tu fais, même maladroit, pour être un homme plus présent, plus vrai.
💬 Et toi, que signifie “père” pour toi aujourd’hui ?
Je t’invite à te poser la question, sans jugement. C’est souvent là que commence la libération.




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